« Ce self made man du tourisme et des voyages est passé par les écoles du Club Med et du tour-operating avant de monter son propre business. Ce jeune voyageur impatient et déjà expérimenté offre gratuitement ses services clés en main en facilitant l’organisation de voyages sur mesure et « tendance » sur theplacetotrip.com, son site en ligne, tout en racontant ses voyages et ses découvertes personnelles sur cestmonavisvoyage.com, son blog. Cette double casquette et son parcours atypique ont excité ma curiosité ».
Olivier, Rédacteur en Chef de Bestglobe.fr
Vous associez souvent le mot chance à vos voyages ?
Les voyages sont avant tout pour moi une passion. Mais je suis aussi conscient de la chance que j’ai. Je l’écris. Tous les voyageurs n’en sont pas conscients. Ma chance c’est d’aller à la rencontre d’autres personnes, de découvrir des sentiers nouveaux, des paysages, des couleurs, des odeurs et tant d’autres sensations !
Qu’est-ce qui vous a donné ce goût aux voyages ?
Le goût de partir à l’extérieur m’a été donné très tôt. Mes parents étaient commerçants en chaussures et emmenaient la famille en Espagne et au Portugal pour visiter les usines des fournisseurs avec lesquels ils tissaient souvent des liens amicaux. Puis nos vacances en famille dans le bassin méditerranéen étaient des moments privilégiés.
Quand j’avais 15 ans mon envie de découverte a été boostée par un grand voyage aux Etats-Unis effectué avec mon oncle et son fils. Un graal d’ado ! J’accédais à un rêve. Ce fut un grand tour de trois semaines à New York puis Los Angeles avec une incursion en voiture dans le Nevada, l’Utah, l’Arizona, et, enfin Miami. J’en ai gardé des flashs émerveillés : le gigantisme des buildings à New York, l’immensité du Grand Canyon, la colline marquée de Hollywood (hallucinant, j’avais l’impression d’être rentré dans un film !), les machines à sous de Las Vegas.
Quand êtes-vous sorti du giron familial ?
A 18 ans, j’ai risqué une candidature au Club Med, où, plus jeune, j’avais passé des vacances avec mes parents. Et j’ai été accepté comme GO (1)! Un bafa en poche, on m’a affecté au mini-club. J’ai fait ce job durant 4 ans pendant mes périodes de vacances scolaires, en parallèle de mes études de commerce. Mon premier village, a été celui d’Ibiza (à l’époque, je ne savais même pas situer l’ile sur une carte !), je suis arrivé sur une autre planète. La première saison a été magique, un truc de fou, j’étais piqué !
Pour me faire goûter au produit client, on m’a fait tester une chambre de GM (2) pendant une semaine ! Dès le lendemain de mon arrivée on m’a envoyé accueillir (avec ma tenue et mon badge de GO !) 450 personnes qui débarquaient à l’aéroport. J’étais fier mais je ne savais pas à quoi m’attendre, je n’y connaissais rien. Il a fallu faire face et gérer le mieux possible, garder son sourire, guider les GM, prendre la parole au micro dans le bus et offrir de l’eau. Sans compter la distribution des montagnes de bagages dans les chambres une fois arrivé au village.
Vous n’avez pas été dégoûté ?
Non, le Club a été une bonne école. Il m’a formé et forgé le caractère. J’y ai appris la vie, à monter sur une scène, à surmonter mes peurs, à me débrouiller dans toutes les situations, à créer la relation avec les clients, etc. J’ai appris à gérer l’inattendu.
Au début les GO ne bénéficiaient d’aucune journée de repos. Puis l’évolution des règles sociales nous ont permis de bénéficier d’une journée de répit par semaine. J’en profitais pour découvrir le pays où j’étais, les villages, les lolos. Je me souviens être allé dans un hammam traditionnel en Turquie, ou encore manger chez l’habitant en Italie. Car j’ai fait de nombreux Clubs, en Italie, en Suisse, en Turquie, dans les Alpes, en Espagne, en Tunisie, sur la French Riviera.
Vos études étaient-elles en rapport avec le voyage ?
J’ai préparé un BTS d’actions commerciales. Ce qui m’a permis de faire des stages et des missions ponctuelles dans des sociétés d’événementiels. Je me souviens notamment d’avoir accueilli Raoni, le grand chef Kayapo d’Amazonie. C’est le genre d’expérience qui marque à vie.
A la fin de vos études, vous vous êtes fixé professionnellement ?
J’ai été recruté en 2005 chez Nouvelles Frontières pour un poste de commercial sur un nouveau secteur. Je faisais la promotion des produits TUI auprès d’un portefeuille d’agences de voyages dans le centre de la France (au sens large). J’étais tellement motivé que j’ai passé le permis de conduire en 1 mois en m’inscrivant dans deux auto-écoles. Très vite, je suis parti sur les routes de France, un pays magnifique, en parcourant 60 000 kms par an ! J’ai rapidement évolué et six ans plus tard, j’étais devenu responsable grands comptes de TUI France. J’ai appris sur le tas la négociation dure, la technique et le jargon des voyages. Tout l’univers du Tourisme ! J’avais pour mission de développer les ventes sur les marques Nouvelles Frontières, TUI, Corsair et Marmara. Je m’occupais notamment de l’intégration et de la formation des nouveaux vendeurs.
C’était aussi un moyen de voyager ?
Grâce à mon travail et à mon savoir-faire, j’ai été tour leader sur de nombreux éductours (3), à l’île Maurice, en République Dominicaine, en Tunisie,… J’ai eu d’ailleurs un coup de cœur pour Maurice ainsi que pour Madagascar et le Kenya grâce aux sourires hospitaliers des autochtones et aux sublimes paysages.
Retourner plusieurs fois vers un même pays ne me lasse pas comme par exemple à Maurice où je suis allé 14 fois. Je ne suis jamais ni déçu ni blasé. J’ai multiplié les voyages personnels (Cuba, Réunion, Maroc, Mexique, Laponie, Brésil, Afrique du Sud, Mauritanie…) et notamment les croisières qui me permettent de faire une nouvelle escale chaque jour. En cumulé, j’ai visité 45 pays. Parmi mes grandes émotions : approcher en zodiac les baleines à Tadoussac dans le Saint Laurent au Canada, nager avec des dauphins à Maurice et avec des tortues dans le lagon naturel de Saint Barthélémy aux Caraïbes, ou encore de me rendre à Jérusalem, berceau du monde. Quelle chance ! Depuis mon enfance, chacun de mes voyages a aiguisé ma curiosité à découvrir d’autres contrées.
Comment en êtes-vous arrivé à créer The Place To Trip ?
En 8 ans de collaboration chez TUI, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour. En profitant des DIF (droits individuels à la formation), je suis retourné sur le banc des études pour préparer un master en management et développement commercial chez Novancia Business School Paris. Les 9 mois d’études dans cet établissement m’ont fait évoluer intérieurement et ont fait mûrir une idée, celle de créer mon propre business.
J’ai donc créé en mai 2013 « The place to trip » où je suis « coach de voyages » sur mesure haut de gamme, aussi bien en week-end, circuit privé, séjour balnéaire, location de villa, autotour, croisière,… Mes 17 ans d’expériences dans le tourisme m’apportent crédibilité et savoir-faire.
Concrètement, mes clients me donnent l’opportunité de leur organiser des séjours clés en main en France et à l’étranger. Grâce à mon réseau de professionnels de qualité trié sur le volet, je construis le voyage idéal tout en tenant compte de leurs contraintes de vie et de budget. Ils me font totalement confiance. Mes prestations sont gratuites. Mes services sont rémunérés par mes fournisseurs en tant qu’apporteur d’affaires. C’est une vision moderne et très dynamique. J’utilise les outils digitaux (web et réseaux sociaux) et je suis joignable même le soir jusqu’à 22h.
Qu’est-ce qu’un coach de voyages, quelle différence avec une agence de voyages ?
Une agence de voyages est une boutique agencée dans laquelle la plupart des clients se rendent. Elle est soumise à des horaires mais aussi à des règles de gestion dues notamment à son appartenance à un réseau de distribution. Elle est souvent contrainte de valoriser tel ou tel fournisseur, plus ou moins de qualité. Un coach de voyages est flexible et peut se déplacer aisément vers le client. A son bureau, à son domicile ou encore dans un café. Je ne compte pas mes heures et je suis joignable par téléphone, mail, sms et autres outils digitaux contemporains. Aussi le week-end et tard le soir.
La différence est essentiellement due à ma disponibilité mais aussi à mon expérience. J’ai la chance d’avoir beaucoup voyagé et testé de nombreux produits à travers le monde. Je parle en connaissance et je choisi mes fournisseurs. Rien ne m’est imposé. Je me distingue par une écoute attentive des attentes des futurs voyageurs et je les coache en leur expliquant les rouages du métier. Je suis transparent. Je les sensibilise au fonctionnement du tourisme. Je compare les tarifs et optimise leurs séjours sur mesure. Ils se sentent en confiance et me donnent facilement les rênes de leurs futures vacances. Naturellement, ma clientèle fait partie d’une CSP +. Si elle me sollicite c’est aussi pour le gain de temps considérable que je leur offre. Mais aussi le gain d’argent car ma prestation est gratuite. Je ne suis rémunéré que par mes partenaires.
Et vous avez créé tout de suite votre blog ?
Oui le blog est un moyen contemporain d’expression, accessible à tous les internautes. C’est pour moi une belle vitrine qui me donne de la visibilité. L’univers des blogs de voyages est plutôt « roots » et sac à dos. Mon blog vise au contraire le voyage haut de gamme ou atypique avec beaucoup de présentations d’hôtels que j’ai dénichés, visités et testés moi-même. Deux exemples parmi beaucoup, l’éco-lodge de luxe Lacaz Chamarel à Maurice ou encore l’hôtel Azulik à Tulum au Mexique.
Vous rédigez vous-même votre blog ?
Oui, j’écris moi-même les récits de voyages, mon vécu (mon carnet de voyage). Je réalise des vidéos sur mes visites d’hôtels, j’y mets de belles photos et je poste régulièrement des informations par exemple sur les ouvertures de lignes aériennes, les promotions comme celles concernant les enfants, les astuces, des bons plans…Et je continue à voyager !
Donc vous n’avez pas grand-chose à voir avec les autres blogs ?
Nous sommes nombreux à rédiger des blogs de voyages. Au salon des blogueurs, j’ai rencontré mes semblables et j’en étais ravi. Ce sont les passions du voyage et du blogging qui nous réunissent. Mais chacun évolue dans son univers. On apprend des uns et des autres. Il existe une grande solidarité entre nous. Chacun transmet à sa façon son expérience à travers son écran et c’est ce que j’essaie de faire le mieux possible. L’internaute est sensible à la plume, au style. Il a besoin de rêver avant tout !
Quels pays figurent aujourd’hui dans votre bucket-list (4)?
Ce sont parfois les envies de mes clients qui me font découvrir des pays encore inconnus. Ce fût le cas pour la Thaïlande. Aujourd’hui, mes rêves me portent vers l’Amérique du Sud, notamment l’Argentine et le Pérou, mais aussi le Bhoutan, le Japon, la Nouvelle-Zélande… Mais j’aime aussi redécouvrir certaines destinations comme celles des Maldives, même si je ne cautionne pas la politique de ce pays. Sur un atoll, où j’ai eu la chance de me rendre déjà trois fois, presque seul, face à l’environnement luxuriant et à l’Océan Indien, je me sens en harmonie avec la nature.
(1) GO : « gentil organisateur ». Terminologie propre au Club Med pour définir les animateurs
(2) GM : « gentil membre ». Terminologie propre au Club Med pour définir les clients
(3) Eductour : « voyage éducatif » court et intense organisé pour faire connaître une destination à des agents de voyages
4) Bucket-list : expression anglo-saxonne récente qui signifie à peu près : « liste de choses qu’on rêve de faire avant de mourir » (mot à mot : « liste de baquet » ou de « seau » ). Cette expression a été popularisée par le film « Bucket-list » de 2006 avec Morgan Freeman et Jack Nicholson